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La réindustrialisation de la France

«Quand par faiblesse politique, le gouvernement désindustrialise la France» – La tribune de Philippe Durand et Jean-Marc Lebhar

La réindustrialisation de la France est un objectif sans cesse réaffirmé. Pourtant, le gouvernement prend des décisions qui auront des conséquences destructrices sur des pans entiers de notre secteur industriel et sur nos emplois, sans concertation et sans mesure des impacts des orientations qu’il impose.

L’arrêté portant cahier des charges pour la filière à responsabilité élargie (REP) des producteurs des emballages ménagers en est un parfait exemple.

Les secteurs industriels concernés ont mis en place leurs actions d’éco-conception de produits dans l’objectif de réduire les déchets, notamment par le biais d’éco-organismes qu’ils financent. Le principe posé était jusqu’à présent « chacun assume ses coûts ». Cette approche garantissait une équité entre les emballages et permettait de ne pas pénaliser les emballages efficients sur le plan écologique, à l’instar du papier carton.

Le nouvel arrêté pose le surprenant principe que notre filière industrielle du carton ondulé et du cartonnage devrait assumer les responsabilités des nouveaux entrants du réemploi, en les finançant. Pourtant, les études de nombreux organismes, dont l’Ademe, concluent que les avantages de tel ou tel modèle d’emballage ne peuvent être ni tranchés, ni généralisés.

Lobbies. Il est donc incompréhensible que le gouvernement ait pris cette décision, antinomique avec les études scientifiques reconnues, de faire peser sur un secteur industriel historique, acteur incontestable de l’économie circulaire, la charge de financer de nouveaux entrants concurrents et dont les bénéfices pour l’environnement ne sont pas démontrés.

Cette décision relève d’une faiblesse politique évidente face au poids de certains lobbies qui, sous couvert d’intérêt général et de statuts associatifs, défendent des intérêts bien particuliers de nouveaux entrants industriels. Ainsi, le gouvernement prend la décision de détourner les ressources d’un pan entier de nos industries au profit de nouveaux acteurs qui ne disposent ni d’une crédibilité industrielle ou économique, ni même d’un apport démontré et incontestable à l’environnement.

Nous sommes confrontés à une approche radicale et dogmatique

Alors que la communication présidentielle et gouvernementale se vante de défendre une transition écologique « à la française », dans les faits, nous sommes confrontés à une approche radicale et dogmatique. Cet arrêté est en parfaite contradiction avec la politique gouvernementale de réindustrialisation et de protection des industries françaises, puisqu’il affaiblit un secteur industriel qui représente 200 sites en France ainsi que 13.000 emplois non délocalisables.

Pour le nouveau règlement européen relatif aux emballages et déchets d’emballage (PPWR1), la position du gouvernement Français ne s’affiche pas plus en défense de nos industries avec une posture qui manque de lisibilité. Il constitue une menace très sérieuse pour la pérennité de notre filière industrielle.

Equilibre. Les acteurs du réemploi bénéficient du soutien de puissants lobbies qui produisent un grand nombre de publications censées démontrer les avantages du réemploi.

Pourtant, il ressort, y compris des débats européens, que ceux-ci ne sont pas aussi facilement démontrables qu’espéré et que la sagesse impose d’envisager la transition avec prudence en conciliant recyclage et réemploi. Cette posture d’équilibre est la nôtre.

La transition écologique ne saurait s’envisager à partir de dogmes et d’a priori. Nous ne combattons aucune alternative au recyclage « par principe ». Le réemploi fait partie des outils à mobiliser pour préserver l’environnement. Toutefois, il est inacceptable de la part du gouvernement de l’imposer non seulement sans concertation avec les acteurs historiques, en contradiction avec les données scientifiques, mais surtout en les affaiblissant dangereusement.

Notre société est traversée de tensions, notre économie doit affronter de multiples défis, dont la transition écologique, que nous ne pourrons relever que collectivement et unis. La décision du gouvernement en ce qui concerne cet arrêté REP est destructrice de valeurs et d’emplois et elle se révélera délétère, y compris pour l’environnement. Quand nos politiques se réveilleront, il sera trop tard.

Philippe Durand est président de Carton ondulé de France, Jean-Marc Lebhar est président de Cartonnage et articles de papeterie.

Publié le 
https://www.lopinion.fr/economie/quand-par-faiblesse-politique-le-gouvernement-desindustrialise-la-france-la-tribune-de-philippe-durand-et-jean-marc-lebhar

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